Sumario: | Depuis la naissance de la grammaire, les premiers théoriciens de la langue se sont heurtés à un paradoxe : est-il possible de réduire la somme indéfinie des faits de langue à un ensemble fini de règles ? Ce paradoxe appelle d'autres prolongements : les travaux des grammairiens témoignent-ils tous, et tous de la même manière, du rapport, parfois contradictoire, entre la langue qu'ils observent, avec ses variantes, ses particularismes, et celle qu'ils donnent à voir comme un système ordonné et fondé en raison ? Et s'il y a pour eux tension entre les deux démarches, comment se comportent-ils face à la difficulté ? Cherchent-ils à résoudre la contradiction ou à la contourner ? Y parviennent-ils et, dans ce cas, quelles stratégies déploient-ils pour y parvenir? Les huit contributions de ce volume couvrent une large période, courant sur plus d'un millénaire, depuis les scholiastes d'Homère, pères de la grammaire alexandrine (IIIe s. av. J.-C.), jusqu'au commentateurs médiévaux de Priscien (XIIe s. ap. J.-C.). Le problème du rapport entre norme et usage y est abordé dans divers domaines et sous de nombreux aspects : la question de l'orthographe et de la syntaxe et le statut de la correction de la langue (la pureté linguistique : Hellenismos, Latinitas) et de la faute (barbarisme et solécisme) ; le problème de la règle (analogia), de ses extensions, de ses limites ; le rôle fondamental de l'étymologie et, derrière le rapport entre la forme et le sens, la question de la pathologie linguistique
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