Sumario: | En 1933, Léon Trotsky, en exil politique, tente secrètement, mais en vain, de négocier avec Staline sa réadmission au sein de la direction bolchévique. C’est pourtant au chef du Kremlin qu’il attribue la « dégénérescence bureaucratique » de l’Union soviétique et une supposée entente de ce dernier avec Hitler afin de retarder une guerre prochaine dont l’exilé est le premier à la croire perdue d’avance pour les Soviétiques.Toujours animé du désir de revenir quoi qu’il en coûte au pouvoir – ne dit-il pas avoir personnellement sauvé de justesse une première fois la révolution russe, laquelle, sans lui, n’aurait été qu’un coup de main de Lénine ? –, Trotsky conspire alors pour éliminer de l’intérieur Staline et sa « clique ». Il s’agit de sauver le malade (l’URSS) de la « syphilis » stalinienne par « l’ablation d’une excroissance pernicieuse » que l’« on ne peut faire que par la force », en recourant « non pas à des mesures de guerre civile, mais plutôt à des mesures d’ordre policier ». La fin justifie les moyens. De nouveau mis en échec, il fait le choix de la défaite en préparant un nouveau « Brest-Litovsk ». Cela inclut de s’entendre tactiquement avec les nazis puisque « les victoires du fascisme, qui est en train de refaire à sa manière la carte de l’Europe, devront être payées en monnaie véritable dans tous les domaines, y compris dans celui de la question ukrainienne ». La référence instrumentale de l’exilé au « défaitisme révolutionnaire » sert son combat douteux: soutenir l’ambition territoriale nazie en Ukraine mais à mots couverts auprès de l’opinion publique pour renverser Staline qu’il considère comme le nouveau tsar -- Contracubierta
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