Sumario: | En cub. post. : "Pourquoi, dans le cas des crimes commis en dictature, les politiques de mémoire sont-elles actuellement le mode de réponse privilégié par l'État ? Quels sont les effets d'une politique de mémoire sur la communauté et quelle est la place des différents acteurs sociaux dans sa conception ? Quelle est la marge du dissensus dans ce type de politiques ? Ce livre cherche à répondre à ces questions à partir d'une étude comparative des politiques de mémoire établies au Chili et en Argentine, après les dictatures des années 70. Dans la lignée des analyses qui soulignent que la rhétorique du pardon adoptée la plupart du temps après les crimes d'État est liée à l'oubli, nous partons ici d'une distinction entre ce concept et le silence : "Parler d'une subversion passée sous silence - au lieu d'oubliée - implique de souligner la volonté politique qui produit le silence. Cela permet de rappeler qu'il n'y a pas d'oubli de la part des victimes et que, si elles restent silencieuses, ce n'est qu'en réponse à l'oubli ou la répression institutionnelle. En outre, le fait de dire que la subversion des disparus a été passée sous silence, au lieu de dire qu'elle a été oubliée, permet de demander plus clairement ce qui est passé sous silence, qui est responsable de cette action, pourquoi et comment s'établissent les cadres et les conditions de la non-dicibilité. Et enfin, comment configurer les résistances possibles et le rôle que la mémoire joue dans cette tâche"
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