Sumario: | Décrire la psychologie des philosophes, de Henri Bergson à Jean-Pierre Vernant, ce n’est pas fouiller dans leur vie pour exhiber leurs petits secrets. C’est plutôt constater qu’entre les deux extrêmes d’une métaphysique de la durée et d’une anthropologie de l’Homme grec, une lignée de penseurs initialement formés à la philosophie a fourni une contribution décisive à l’histoire de la psychologie. C’est – à condition de pratiquer une « anamnèse », ou remémoration volontaire –, exhumer des entreprises originales aussi méconnues que la psychologie historique, objective, comparée d’Ignace Meyerson ou la psychologie sociale génétique de Philippe Malrieu. Mais c’est aussi prendre conscience que nombre de grandes figures de la philosophie française ont croisé la route de ces psychologues au point de retrouver, sans toujours le dire ou le savoir, leurs méthodes, leurs objets et leurs concepts – ainsi de Jean-Paul Sartre ou de Michel Foucault. C’est, enfin, se rendre compte que, par-delà l’opposition résolue des structuralistes à la psychologie, et en marge des développements actuels des sciences cognitives, il y a place dans la pensée contemporaine pour d’enrichissantes hybridations «psycho-philosophiques»
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